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  • Photo du rédacteurCéline Wagner

Rêve : Eclairage urbain

Dernière mise à jour : 9 mars 2020

J’avais trouvé un chat-souris-lapin — dans le rêve sa forme était claire, mais à présent elle ne l’est plus — le genre d’animal doux et petit qu’on a plaisir à caresser et qui tient dans une cage... Comme il s’était laisser adopter, je devais lui trouver rapidement un panier pour l'emmener en voyage ; et aussi fort que je m'étais attachée à cette peluche vivante je me mis à redouter sa mort. Je repoussais constamment mon chien pour qu'il ne le mange pas... Nous étions dans une ville pleine de trains. Michel Foucault était assis sur une chaise en bois pliable au centre des chemins de fer, et parlait avec beaucoup d’intelligence. Il échangeait quelques mots avec ma sœur, embarrassée de ne pouvoir lui répondre avec la même éloquence, elle balbutia quelques mots, pour autant, j’en étais jalouse. Par amour propre, je refusais de chercher quoi que ce soit à dire de plus intelligent, sous prétexte de vouloir prendre la parole. J'étais silencieuse quand Michel Foucault s’aperçut qu’au centre de notre cercle trônait un chevalet vide. Je lui dis : « C’est très rare. D'habitude il y a au moins une toile blanche dessus. » Je m'inquiétais alors de le voir saisir un crayon et un bloc de papier : « Saurait-il aussi dessiner ? ». Il esquissa un profil de femme, attacha un soin particulier à la chevelure et sur cette caricature, d’une facture très douce, écrivit Céline. Le dessin était fixé sur le flanc d’un train, malheureusement, je ne pouvais pas l'emporter. Devant le philosophe, je n’osais pas prendre mon portrait en photo pour en avoir un souvenir (quel manque de hauteur que de vouloir emporter une image de soi devant Michel Foucault ; réalisée par lui de surcroît ! Honte absolue !), je devais me résoudre à l'abandonner et soudain, m’attristais que le philosophe soit mort si jeune ; de même que Mano Solo. Je me demandais si, au cas où cela m’arrivait, je pourrais être sauvée par la science. Avaient-ils souffert ? Maintenant, sur le banc d’une gare, à la place de Michel Foucault était assis son fils. Une homme d’une cinquantaine d’années, massif, sans façons et arborant une moustache. Il était vêtu d'un blouson kaki informe et parlait un français très écorché ; je dis à ma sœur : « Je n’imaginais pas son fils comme ça, on dirait qu’il n’est pas allé à l’école longtemps. » et d'un ton professionnel, ma sœur ma répondit : « Oui, c'est ce qu'on appelle un déclassé. » Ce monsieur nous expliquait qu’il ouvrait un lieu et réalisait une exposition à la mémoire de son père, non loin d'ici. Au même moment, alors que la nuit commençait à tomber, nous entendîmes des clameurs ; un groupe, au loin, se rapprochait dans notre dos. Je me tournai et découvris une longue rangée de platanes au bout de laquelle une bande d'hommes, armés de bâtons, approchait. Ils lançaient des slogans que l’on ne comprenait pas et frappaient sur les troncs — à l’intérieur desquels avaient été logés des éclairages urbains — pour casser les ampoules et plonger la ville dans le noir. Je leur criai « Hey ! Vous vous croyez où ? » ; aussitôt, ma sœur me supplia de me taire. Les hommes à présent étaient devant nous et faisaient demi-tour ; dans mon dos ce n’était plus une allée de platanes mais une butte impossible à gravir. Ils emmenèrent ma sœur et je les pris en course. J'étais à bout de souffle quand nous traversâmes une zone pavillonnaire ; je me jetai sur l’un des portails et pianotai à l’aveugle les touches d'un interphone. Une voix de femme me répondit. J'émettais un pénible sifflement et ne pouvant respirer, n'articulais pas un mot. Enfin, grâce à un effort surhumain je parvins à dire au ralenti : « C’est ma sœur, ils l’ont emmenée, appelez la police, je suis devant chez vous, je vais essayer de les rattraper et je reviens... » Mon cœur battait à se rompre et j'étais sur le point de m’écrouler, quand la femme me répondit : « Bon, d’accord. »





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